Les intelligences multiples, signature de l’âme

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La grille des intelligences multiples élaborée par Howard Gardner à l’université d’Harvard dans les années 1985-1990 a été un tournant dans la représentation de l’intelligence. Elle a remis en question la pertinence du tout-puissant QI qui, depuis 1905, était censé identifier les individus possédant des capacités supérieures à la moyenne.

Gardner et son équipe ont proposé non seulement une nouvelle définition de l’intelligence, mais ils ont élaboré en outre une démarche scientifique permettant de dégager des formes d’intelligence spécifiques.

Gardner a identifié dans un premier temps 7 grands types d’intelligence : logico-mathématique, verbale-linguistique, visuelle-spatiale, musicale-rythmique, corporelle-kinesthésique, interpersonnelle et intrapersonnelle. Quelques années plus tard, il complète cette première approche par 2 autres dimensions : l’intelligence naturaliste et l’intelligence existentielle. Cette dernière, qu’il a dans un premier temps nommée « intelligence spirituelle », va susciter une telle « levée de boucliers » qu’il finit par dire qu’elle n’est peut-être pas encore suffisamment établie et il préfère alors parler de « huit intelligences et demi ».

L’approche des intelligences multiples est aujourd’hui utilisée un peu partout dans le monde pour offrir des modalités d’apprentissage élargies qui permettent de mieux s’adapter à la diversité des apprenants.

Je l’ai intégrée très tôt en formation professionnelle comme support de reconnaissance des capacités individuelles, notamment auprès d’adultes peu diplômés ayant une faible estime d’eux-mêmes et de leur potentiel.

Mais j’en ai également fait un axe central de ma démarche de Coaching transpersonnel.

Un point-clé dans la méthodologie de Gardner pour repérer un type d’intelligence est la présence de prodiges et de ce qu’il nomme des « idiots savants ». Les prodiges sont des personnes extrêmement précoces dans un domaine de compétence. Dans le cas de l’idiot savant, une aptitude humaine précise est préservée alors que les autres performances sont par ailleurs médiocres (ou très en retard sur le plan du développement). Cela signifie que pour chacune des intelligences considérées, il a été possible de trouver des enfants très jeunes qui manifestaient des capacités remarquables qu’on ne pouvait pas relier directement aux influences de l’environnement familial et social.

C’est un point essentiel car il met à mal la croyance selon laquelle l’enfant qui naît serait semblable à une « page blanche » et serait uniquement déterminé par son capital génétique.

Cette approche « matérialiste » va à l’encontre de beaucoup de traditions millénaires qui considèrent que l’enfant qui naît est déjà un Sujet.

Pour le dire rapidement, le bébé ne se caractérise pas uniquement par un corps : il possède également une « âme », c’est-à-dire une enveloppe subtile et énergétique qui possède une « histoire » et dont une des fonctions essentielles est d’animer ce corps.

Dans la culture tibétaine par exemple (mais elle n’est pas la seule), un enfant qui naît est porteur de toute une histoire antérieure et l’éducation va avoir 2 objectifs : d’une part, aider cet être à se reconnecter à ses acquis précédents, d’autre part lui permettre de poursuivre son développement.

Un des apports essentiels de la grille des intelligences multiples, par exemple, est de rappeler que la civilisation humaine (celle de l’Homo sapiens d’où nous sommes issus) se caractérise dès le départ, non seulement par ses capacités d’adaptation et son ingéniosité, mais également par le « génie » artistique de certains de ses membres.

L’art paléolithique montre qu’il y a 30 000 ans, l’intelligence de l’Homo sapiens ne s’exerce pas uniquement à travers l’exercice de la chasse dans un environnement où se côtoient lions et rhinocéros ! De multiples lieux (Lascaux, Altamira, Chauvet, Cosquer, etc.) attestent que, dès cette époque, certains membres du clan se démarquent des autres pour réaliser des œuvres remarquables.

Mais la peinture et le dessin ne sont pas les seules activités qui ont permis à cet « homme moderne » (suivant l’expression des préhistoriens) de devenir ce qu’il est aujourd’hui : l’intelligence collective se nourrit de l’ensemble des intelligences présentes dans le groupe, chaque individu se distinguant déjà par l’expression de tel ou tel talent.

Le Coaching transpersonnel ne peut pas faire l’économie de ce constat, à savoir qu’en chaque Sujet pré-existent des capacités spécifiques qui le singularisent.

Il est essentiel que ces talents soient un jour reconnus, dans la mesure où la vitalité de la personne et son dynamisme, que ce soit sur le plan physique ou psychique, en dépendent.

Dès lors, comment repérer ces aptitudes « naturelles » afin de les mettre en valeur ?

Deux outils le permettent : la Grille expérientielle et la Carte du Ciel qui sont deux démarches centrales du Trans-coaching.

La Grille expérientielle s’appuie sur l’expérience de la personne, depuis son plus jeune âge jusqu’à l’époque actuelle.  Comme on l’a vu, un enfant peut manifester très tôt des préférences en termes d’activités et de centres d’intérêt. Amener quelqu’un à retrouver ce qui l’intéressait et le mobilisait dans ses premières années, puis à l’adolescence, permet de faire émerger un matériau significatif car il rend compte de l’engagement spontané du Sujet dans son interaction avec l’environnement.

Une fois ce recueil fait, la personne est à même de définir ses dominantes en termes d’intelligences et de voir dans quelle mesure la voie qu’elle a suivie est plus ou moins en accord avec ses aptitudes naturelles.

La Carte du Ciel se situe à un autre niveau. L’astrologie est basée sur l’intuition ancestrale que l’être humain est relié au cosmos. Et, loin d’être un hasard, la position des planètes au moment de la naissance exprime la structure énergétique de l’être.

Cette dimension énergétique sous-tend à la fois la personnalité (il n’est pas très compliqué de décrire lecaractère d’une personne à partir de son thème natal) mais rend compte également de la dynamique de son âme et de son évolution (dans la mesure où l’âme pré-existe à son existence actuelle).

Dans cette perspective, l’intelligence existentielle de Gardner trouve sa pleine confirmation à travers le niveau de conscience que manifestent certains enfants dès leur plus jeune âge.

Ce degré de conscience, qui ne peut pas être relié à l’influence de l’environnement familial, s’explique aisément dès lors qu’on comprend, à travers la Carte du Ciel, qu’on a affaire à une « vieille âme », et que celle-ci n’est certes pas « tombée de la dernière pluie » !

Car elle possède tout un « bagage » dont on peut dévoiler, à travers le symbolisme astrologique, quelques caractéristiques, notamment sous l’angle des intelligences multiples.

L’approche des intelligences multiples s’inscrit au départ dans une recherche scientifique menée au sein de l’université d’Harvard pour re-définir la notion d’intelligence.

Non seulement cette démarche a permis de revaloriser des profils d’apprenants qui étaient jusque-là négligés par l’institution scolaire, mais elle apporte en plus un éclairage inédit sur une problématique majeure : le sens de la vie et la signification des parcours individuels, dès lors qu’on ne réduit pas la personne à sa simple enveloppe corporelle.