Si je me considère comme un Pionnier dans l’intégration du Transpersonnel dans les pratiques de coaching, c’est parce que, lorsque je commence mes premiers coachings en entreprise en 1992, c’est encore une activité confidentielle (le directeur d’un organisme de formation réputé note que c’est un besoin mais pas un marché). On parle alors de PNL, d’analyse transactionnelle mais évidemment pas de Transpersonnel !
« Et pourtant, elle tourne », aurait dit Galilée… En 1994, la revue Education permanente, publiée sous l’égide du Conservatoire National des Arts et Métiers, propose un numéro consacré à la formation des dirigeants. Le mot coaching apparaît pour la première fois : 2 articles en font état et j’ai produit l’un des deux. C’est Pierre Caspar, professeur titulaire de la chaire de formation des adultes du CNAM qui me l’a demandé alors que je viens de boucler une recherche-action sur un dispositif de formation et de coaching de cadres dans une PME de la métallurgie en Haute-Saône. Ce dispositif expérimental soulève bien des questions, mais, derrière la nécessité perçue de faire évoluer les pratiques managériales, n’est-ce pas avant tout le monde de l’entreprise qui s’apprête à entrer dans une nouvelle ère ?
C’est chez une Canadienne que je trouve à cette époque-là un écho à ce que je constate chez certains professionnels, à savoir l’émergence d’un questionnement sur le sens de leur travail et, pour quelques-uns, la remise en cause en termes de carrière des choix opérés.
Danielle Riverin-Simard a publié en 1984 un ouvrage, « Etapes de vie au travail », dans lequel elle montre qu’il existe 2 représentations de la vie adulte : le modèle biologiciste », calqué sur le modèle médical et relayé par le sens commun : l’adulte se développe jusque vers 35 ans, connaît ensuite au plan des capacités une période de maintien jusque vers 55 ans, à laquelle succède le temps du déclin. La seconde représentation est celle qu’elle nomme « développement vocationnel », qui se poursuit tout au long de la vie avec différentes étapes au cours desquelles la personne actualise ses potentialités et accède à de nouvelles capacités. Non seulement l’adulte à 35 ans n’est pas un « produit fini », mais il est confronté à une « poussée intrinsèque » qui l’entraîne pour aller au-delà de ce qu’il a déjà développé. Bien entendu, ceci n’est pas toujours facile ou confortable : cette poussée peut prendre la forme d’une crise imprévue et douloureuse. Et tous les adultes ne sont pas réceptifs à cette poussée vitale : ceux qu’elle nomme les « navigateurs-exception » représentent une minorité.
Ajoutons simplement que les individus concernés par cette « poussée vitale » sont aujourd’hui de plus en plus nombreux.
Quelle est nature de cette poussée intrinsèque ?
On peut dire qu’elle représente une « pulsion d’accomplissement ».
S’accomplir devient alors aussi vital que manger, boire ou respirer.
Vue de l’extérieur, on pourrait penser que cette pulsion est de nature égoïque et égocentrique. C’est vrai dans une certaine mesure, mais, dans une perspective transpersonnelle, il s’agit d’une lecture incomplète : cette nécessité vitale est aussi d’ordre cosmique, c’est-à-dire qu’elle satisfait à une nécessité qui correspond à un autre « ordre de l’univers » (étymologie de cosmos) qui possède ses propres rythmes et sa propre harmonie.
Le Transpersonnel devient ainsi le Lien existentiel mais aussi essentiel entre l’individu et son appartenance à un autre « ordre de réalité ».
Un coach ne peut donc pas faire abstraction de cette possibilité lorsqu’il aborde une problématique professionnelle ou personnelle.